- Accueil
- Nos activités, notre impact
- Filières agricoles tropicales
- Cocotier
Cocotier
Le cocotier est un grand palmier qui fructifie tout au long de l’année. Il est cultivé dans toute la zone tropicale humide, en région côtière, mais aussi jusqu’à 1000 mètres d’altitude. Il occupe des espaces où d’autres cultures ne peuvent s’adapter. Sa culture a une importance vitale pour des millions de planteurs, qui l’exploite de multiples façons : noix de coco fraîche, huile alimentaire, matériau de construction, combustible…
Le cocotier, arbre de vie
Le cocotier, Cocos nucifera — du latin nux fero, porteur de noix — est un grand palmier de la famille des arécacées. Il pousse dans les régions côtières subtropicales d’Asie (Inde, Philippines, Sri Lanka, Thaïlande, Indonésie) et d’Océanie, d’où il est originaire.
Les feuilles, ou palmes, sont émises en continu à partir d’un bourgeon terminal unique, le cœur. La couronne foliaire est composée d’une trentaine de palmes vertes. Chaque palme mesure 4 à 7 mètres de long et porte environ 200 folioles de part et d’autre du rachis.
Le tronc, ou stipe, a une croissance continue en hauteur. Plus il a de stries, plus il est âgé. Sa base prend naissance sur un cône renversé, appelé « plateau racinaire », d’où partent 3 000 à 5 000 racines primaires ramifiées qui assurent un ancrage parfait du cocotier contre les vents violents.
Les inflorescences sont composées d’épillets portant des fleurs femelles à leur base et des fleurs mâles à leur extrémité. Les fruits, situés à l’aisselle de chaque palme, sont des drupes, communément appelés noix de coco.
La noix de coco se compose d’un épiderme lisse de coloration variable en fonction de la variété et du stade de maturation, recouvrant une épaisse couche fibreuse, connue sous le nom de « bourre ». Sous la bourre se trouve la graine elle-même : une noix à coque très dure. La coque est tapissée intérieurement par l’albumen, amande blanche oléagineuse, d’épaisseur variable. Une grande cavité contient un liquide stérile appelé « eau de coco ». Ce liquide est la réserve d’eau douce de la noix, destinée à lui permettre de germer quelles que soient les conditions extérieures : eau saumâtre, plage désertique… pourvu, bien sûr, que la température s’y prête. Certaines variétés, comme le Macapuno des Philippines et le Kopyor de Java, ne produisent pas d’albumen, mais une gelée qui occupe tout l’intérieur de la noix. Leurs noix sont très recherchées pour confectionner des desserts.
On recense 710 variétés de cocotiers dans le monde, qui se distinguent par leurs caractères morphologiques et leur adaptation à des écologies variées. Pour la recherche, cette diversité constitue une richesse potentiellement exploitable pour la sélection de variétés résistantes aux maladies et la création de cultivars hybrides. Ces variétés sont conservées dans des collections vivantes implantées dans les 38 pays du réseau Cogent (International Coconut Genetic Resources Network).
Cototiers Nains et cocotiers Grands
Il existe deux groupes principaux de cocotiers : les Nains et les Grands.
Les cocotiers Nains dépassent rarement 12 mètres de hauteur. Ils commencent à fructifier dès 4 ans après la plantation et produisent de petites noix. La récolte est facile du fait de leur taille réduite. Par ailleurs, les Nains sont souvent utilisés comme arbres mères pour la production d’hybrides. Ils sont précoces, mais fragiles, on les trouve souvent près des habitations. Les noix sont de couleurs variées, très vives : jaune, orangé, rouge, bronze, brun, vert.
Les cocotiers Grands peuvent atteindre 25 à 30 mètres de hauteur. Ils produisent des noix plus grosses, commencent à fructifier après 7 à 10 années de culture et restent productifs jusqu’à plus de 100 ans.
Le cocotier, une plante qui fructifie toute l’année
Pour cultiver le cocotier, la nature du terrain importe peu. On trouve le cocotier en bordure de mer, sur sables pauvres, là où il trouve soleil et vent chargé d’embruns salés. On peut même le fertiliser avec du sel, qui a un effet bénéfique sur la taille de l’amande. La germination des noix de coco est facile ; il suffit de poser la noix sur le sol ou mieux de l’enterrer à moitié après avoir entaillé la bourre. Selon la variété, et les conditions de culture, le cocotier commence à fructifier entre 4 et 10 ans.
C’est une plante qui croît, fleurit et fructifie toute l’année. A complète maturité, les noix finissent par se décrocher du régime et tombent au sol où elles sont ramassées régulièrement. On pratique normalement 6 récoltes par an, mais dans les plantations familiales la fréquence est rythmée par les événements : passage du bateau sur l’île, besoins d’argent en vue de la rentrée scolaire, d’un achat particulier... Cependant, comme le processus de germination commence dès la chute du fruit, une récolte trop tardive conduit à un taux élevé de noix germées inutilisables.
Le cocotier est souvent associé à d’autres cultures comme le bananier, le giroflier, le cacaoyer et toutes les cultures vivrières locales. Près des habitations, il fournit un ombrage favorable à la culture des légumes et des plantes médicinales.
Des maladies et ravageurs
De nombreux bioagresseurs sont préjudiciables aux cocotiers. Les insectes s’attaquent au bourgeon terminal, aux feuilles, au stipe, aux racines, aux inflorescences ou aux fruits. Les champignons parasites, tels que Phytophthora katsurae et P. palmivora, provoquent la pourriture des noix immatures et du bourgeon terminal, en Asie du Sud-Est, en Afrique et dans la Caraïbe. Les rats et les crabes de cocotiers peuvent aussi occasionner des dégâts aux noix et les hordes de sangliers détruire les jeunes plantations en une seule nuit.
Une maladie, le jaunissement mortel, causée par un micro-organisme appelé phytoplasme, provoque des dégâts considérables et décime de nombreuses cocoteraies à travers le monde.
La noix de coco c’est bon !
Dans leurs migrations maritimes tropicales, les hommes ont souvent emporté des noix de coco, non seulement pour les planter autour de leurs futures habitations, mais aussi comme aliment « en conserve », boisson et nourriture. La noix de coco est, en effet, un aliment de choix, riche en éléments nutritifs et minéraux, qui se conserve longtemps sans s’altérer.
La noix de coco fraîche, 8 à 9 mois après la fécondation, contient un aliment très complet : l’amande immature, un gel riche en eau et en sucre. La noix de coco mûre, un an après la fécondation, est souvent la seule source de matière grasse végétale pour les populations tropicales. L’eau de coco, qui contient des sels minéraux et des sucres, est limpide, douce et stérile. Dans certaines régions, elle représente un appoint d’eau potable. Elle a sauvé la vie de nombre de « Robinson Crusoe », aventuriers, naufragés ou victimes de catastrophes naturelles en leur fournissant une aide de premier secours. L’amande mature est soit consommée fraîche, soit transformée : coco râpé, en poudre ou en farine. Le lait de coco est obtenu à partir de l’amande mature finement broyée, puis hydratée et pressée. Par concentration du lait de coco, on obtient de la crème de coco, base d’autres préparations, telles que la confiture de lait de coco (coconut jam, dulce de leche argentin), le sirop de coco ou le miel de coco.
Huile de coprah et huile vierge de coco
L’huile de coprah est extraite de l’amande de noix de coco mûre et séchée, le coprah. Le coprah est séché dans des fours artisanaux, par les petits planteurs, généralement sur les lieux mêmes de la récolte. C’est une opération manuelle longue, peu mécanisée, qui conduit à un produit stable, stockable et facilement transportable. L’huile est obtenue selon le schéma classique de trituration, ou pressage, des graines oléagineuses. Cette huile brute n’est pas comestible en l’état. Elle doit subir un raffinage avant d’être utilisée pour l’alimentation humaine. Le coprah déshuilé, ou tourteau, sert à l’alimentation du bétail.
L’huile de coprah se classe dans le groupe des huiles lauriques, avec de 39 à 54 % d’acide gras lauriques. Riche en acides gras à chaînes courtes fortement saturés, elle est réputée moins diététique que la plupart des autres huiles de table d’origine végétale. Cependant, elle est largement utilisée dans l’industrie alimentaire. Elle entre dans la composition d’huile de table et de margarine. C’est l’huile de cuisson traditionnellement utilisée en Asie du Sud-Est et dans le Pacifique. Dans les îles où l’approvisionnement en pétrole est coûteux, elle est utilisée dans les moteurs diesels, moyennant quelques aménagements.
On peut aussi obtenir une huile vierge à partir du lait de coco après centrifugation. Cette huile est limpide et conserve tous les arômes de l’amande fraîche. Elle apparaît de plus en plus comme un marché de niche en attirant de nombreux adeptes sensibles à ses vertus : lutte contre l’obésité, l’hypothyroïdie, le diabète, le vieillissement de la peau, le cholestérol…
Chou palmiste, vin de palme et autres produits
Le chou palmiste, ou cœur de palmier, est consommé en salade. C’est un légume croquant, sucré, au goût de noisette fraîche. La sève, extraite après incision des inflorescences, est une boisson désaltérante et nutritive, très riche en sucre. Exposée à l’air libre, elle fermente en quelques heures pour donner le vin de palme légèrement alcoolisé, qui après distillation produit un alcool. A partir de la sève, on fabrique aussi, en Indonésie, du sucre brun de coco.
Les feuilles entières servent à recouvrir les toits, à faire des palissades, à fabriquer des objets de vannerie. Le stipe et ses dérivés sont utilisés dans la construction des maisons et dans l’artisanat. La bourre de coco est une matière première traditionnelle et résistante, utilisée pour fabriquer des cordages, filets et tissus grossiers. La coque scléreuse de la noix, dure et dense, est à la base d’un artisanat tant décoratif qu’utilitaire, et sert aussi de combustible et de charbon actif.