Sur les 15 propositions soumises par les équipes du Cirad en 2021 à l’appel à projets du programme Horizon Europe dans la thématique « Alimentation, Bioéconomie, Ressources Naturelles, Agriculture et Environnement », 12 ont été sélectionnés, dont trois nouveaux projets coordonnés par le Cirad.
« Je suis ravie des résultats obtenus lors de ce premier appel à projets d’Horizon Europe et j’en félicite nos équipes scientifiques et d’appui », a déclaré Elisabeth Claverie de Saint Martin, PDG du Cirad.
Ces résultats viennent souligner l’excellence scientifique des équipes du Cirad, et en particulier des femmes scientifiques qui ont obtenu des bourses du Conseil européen de la recherche et Marie Curie
Elisabeth Claverie de Saint Martin
PDG du Cirad
Bref tour d’horizon de ces projets avec leur porteur scientifique :
BCOMING, conserver la biodiversité pour réduire le risque d’émergence de maladies infectieuses
Avec BCOMING, nous tentons de comprendre les mécanismes favorisant l’émergence de maladies infectieuses et les liens entre biodiversité et santé humaine. Notre objectif est de parvenir à mettre au point des stratégies de conservation de la biodiversité et de surveillance des maladies permettant de réduire le risque d’émergence.
Julien Cappelle
Coordinateur du projet BCOMING (UMR ASTRE)
D’un montant de 6 millions d’euros, le projet démarrera en août 2022 pour une durée de 4 ans.
Le projet BCOMING (Biodiversity Conservation to Mitigate the risks of emerging infectious diseases) se concentre sur sept pathogènes répartis dans trois zones d’études : le Cambodge (Sars- cov-2), la Guinée (Ebola, Marburg et Lassa) et la Guadeloupe (West Nile). Les vers trématodes et les coronavirus, présents dans chacune de ces zones, seront également étudiés.
Il regroupe quatorze partenaires de quatre pays de l’Union européenne (Allemagne, Belgique, France, Hongrie) et quatre pays associés (Royaume-Uni, Cambodge, Thaïlande, Guinée).
Un projet coordonné par le Cirad et réunissant 14 partenaires va voir le jour en août 2022. Baptisé BCOMING, il vise à mieux comprendre les facteurs à l’origine de la transmission de maladies entre l’animal et l’humain, comme Ebola, le VIH ou les coronavirus. Son but ? Réduire l’émergence de ces maladies infectieuses grâce à des stratégies de conservation de la biodiversité. Le projet s’appuiera sur des approches participatives innovantes. BCOMING est financé par Horizon Europe.
BOLERO, améliorer les porte-greffes des caféiers et cacaoyers pour des systèmes agricoles performants et à bas niveau d’intrants
Dans le contexte du changement climatique, l'objectif principal de BOLERO est de concevoir de nouvelles méthodes de sélection des porte-greffes en arboriculture tropicale, pour accroître la résilience des systèmes de polyculture et d'agroforesterie des petits producteurs de café et de cacao.
Benoît Bertrand
Coordinateur du projet BOLERO (UMR DIADE)
D’un montant de 8 millions d’euros, le projet démarrera en octobre 2022 pour une durée de 4 ans.
Le projet BOLERO (Breeding for coffee and cocoa root resilience in low input farming systems based on improved rootstocks) se déroulera dans trois pays - Vietnam, Nicaragua et Ouganda - représentant trois continents (Asie, Amérique du Sud, Afrique) et une diversité de systèmes de production.
Il s’intéressa au rôle de l’architecture racinaire dans la productivité des caféiers et cacaoyers en vue de sélectionner les porte-greffes les mieux adaptés. Il s’agira notamment d’identifier les caractéristiques des racines qui améliorent la productivité, d’optimiser l'utilisation des nutriments azotés, de développer des outils numériques pour aider à sélectionner les meilleurs porte-greffes.
Le projet BOLERO rassemble dix-huit partenaires, dont cinq partenaires privés, de huit pays de l’Union européenne (Autriche, Allemagne, Danemark, Espagne, France, Irlande, Italie, République Tchèque) ainsi que le Royaume-Uni, en plus du Nicaragua, du Vietnam et de l’Ouganda.
GUARDEN, sauvegarder la biodiversité des plantes et des écosystèmes menacés
Avec GUARDEN, nous visons à accroître les capacités de préservation de la biodiversité et ses contributions à la subsistance humaine, grâce au développement de méthodes numériques innovantes et largement accessibles, tel qu’illustré aujourd’hui à travers la plateforme Pl@ntNet.
Pierre Bonnet
Coordinateur du projet GUARDEN (UMR AMAP)
Soutenu à hauteur de 4,5 millions d’euro, le projet démarrera en novembre 2022 pour 3 ans.
Des cas d’études seront menées en Europe du Sud (Espagne, France, Grèce, Chypre) sur les plantes remarquables des écosystèmes méditerranéens. Ils s’intéresseront plus globalement aux espèces végétales d’intérêt communautaires, enregistrées au sein des annexes de la Directive européenne Habitats. Un cas d’étude malgache revisitera la biodiversité exceptionnelle, mais très menacée de l’île, avec une priorité sur les arbres et arbustes, structurants des écosystèmes.
Le consortium du projet GUARDEN (SafeGUARDing biodivErsity aNd critical ecosystem services across sectors and scales) rassemble seize partenaires de six pays de l’Union Européenne (Belgique, France, Chypre, Espagne, Grèce, Pays-Bas) et deux pays associés (Madagascar et Royaume-Uni). Multidisciplinaire, il implique dix grandes organisations de recherche et universités, ainsi que quatre PME pionnières et deux organisations territoriales.
Deux bourses d’excellence du Conseil européen de la recherche et Marie Curie
Une bourse Marie Curie pour développer des outils de surveillance des maladies du bananier
L’objectif principal du projet INDICANTS est de développer et de valider sur le terrain des outils moléculaires novateurs pour le diagnostic rapide sur site de quatre maladies du bananier.
Isabelle Robène
Coordinatrice du projet INDICANTS (UMR PVBMT)
Soutenu par une bourse Marie Sklodowska-Curie, dans le cadre du précédent programme H2020, à hauteur de 220 000 euros, le projet INDICANTS (INnovative DIagnostiCs for bANana paThogens Surveillance) a démarré en janvier 2022 pour une durée de 2 ans. La coordinatrice du projet est accueillie au département de phytopathologie de l’Université de Stellenbosch en Afrique du Sud.
Les maladies concernées par le développement d’outils de diagnostic rapide sont la fusariose, le flétrissement bactérien du bananier, la maladie de Moko et la maladie du sang du bananier (BDB).
Une bourse du Conseil européen de la recherche sur l'accès paysan à la diversité des semences
Vanesse Labeyrie vient d’obtenir une bourse de 1,5 millions d’euros du Conseil européen de la recherche (ERC) pour financer une étude sur 3000 exploitations agricoles en zones semi-arides (Maroc, Sénégal, Madagascar) sur la circulation des semences et ses conséquences pour la résilience des exploitations. Son objectif : mieux comprendre comment les paysans accèdent à la diversité cultivée qui leur est nécessaire pour faire face aux perturbations, notamment climatiques. La jeune chercheuse du Cirad fait partie des 53 scientifiques français récompensés sur près de 400 en Europe. Moins de 10 % des candidats ont été retenus.
Le Cirad est aussi impliqué dans huit autres projets du programme Horizon Europe :
- MAMBO, “Modern Approaches to the Monitoring of BiOdiversity” (UMR AMAP)
- REACT, “Rapid elimination of invasive insect agricultural pest outbreaks by tackling them with Sterile Insect Technique programs” (UMR PVBMT)
- ORCaSa, “Operationalising the International Research Cooperation on Soil Carbon” (UPR AIDA)
- DIGITAF, “DIGItal Tools to help AgroForestry meet climate, biodiversity and farming sustainability goals: linking field and cloud” (UMR AMAP, UMR ABSYS)
- ECO2ADAPT, “Ecosystem-based Adaptation and Changemaking to Shape, Protect and Maintain the Resilience of Tomorrow’s Forests” (UMR AMAP)
- SPIDVAC, “Improved control of priority animal diseases: Novel vaccines and companion diagnostic tests for African horse sickness, peste des petits ruminants and foot-and-mouth disease” (UMR ASTRE)
- ISIDORe, “Integrated Services for Infectious Disease Outbreak Research” (UMR ASTRE) dans le cadre du programme de l'Autorité européenne de préparation et de réaction en cas d'urgence sanitaire - HERA
- REFRESCAR, “Improved coordination of national and European bioeconomy research and innovation programmes in the ERA through strengthened SCAR Working Groups”