Institutionnel 12 décembre 2023
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Coton
Les chiffres du coton
L’Inde et la Chine premiers producteurs et utilisateurs, une industrie textile aujourd’hui majoritairement en Asie.
Les États-Unis troisième producteur et premier exportateur, devant le Brésil, l’Inde et l’Afrique subsaharienne
Des rendements en fibre variant de 100 (Afrique) à 2000 (Australie) kg/ha/an.
Les trois quarts des surfaces de coton dans le monde cultivées avec du coton transgénique, résistant aux insectes ou aux herbicides.
350 millions d’emplois dans le monde : culture, transport, égrenage, emballage, stockage…
La consommation mondiale de coton a doublé en 50 ans.
Dans le même temps, la part de marché du coton dans la consommation mondiale de fibres textiles est passée de 70 à moins de 30 %.
Comme pour toutes les matières premières, le cours du coton fluctue au gré de l'offre et de la demande (Voir graphique ci-dessous).
Une production de 1,1 Mt de fibre en Afrique subsaharienne, soit 4 % de la production, mais 11 % des exportations mondiales et une valorisation locale des graines (production d’huile et de savon).
Pour les producteurs du Sud, la culture du coton est la principale source monétaire
Au Cameroun, durant l’année favorable 2014, plus de 200 000 agriculteurs ont chacun, en moyenne, cultivé 1 ha de coton et récolté 1 400 kg de coton-graine. Achetée au prix garanti de 0,40 €/kg, cette production leur a rapporté un revenu brut de 568 €/ha. Déduction faite des 215 €/ha représentant le coût des intrants (semences, engrais, pesticides), la marge nette annuelle pour chaque agriculteur était en moyenne de 353 €/ha de coton. Une partie de cette marge sert à rémunérer la main-d'œuvre occasionnelle mobilisée pour la culture.
La part du coton est faible dans la valeur d'un produit textile
Pour un T-shirt 100 % coton de 150 g vendu 15 € en magasin, la rémunération du producteur pour son coton-graine (0,15 €) et le prix de la matière première (la fibre, 0,20 €) représentent moins de 3 %. L’aval de la filière, de la conception à la vente, représente plus de la moitié de ce prix. (voir représentation schématique ci-contre)
Les enjeux
Le coton est une plante industrielle, ayant pour principaux débouchés les secteurs textile, alimentaire et cosmétique.
A l'échelle internationale, les enjeux sont :
- La loyauté de la concurrence internationale, menacée par deux influences internes : le poids de la Chine dans les échanges internationaux et les subventions accordées aux producteurs des pays développés.
- Les cours du coton sur le marché international. Les pays ayant les plus fortes productions sont aussi les pays les plus consommateurs ; suivant les années, ils peuvent être importateurs ou exportateurs, ce qui conduit à une forte variabilité des cours mondiaux. Par ailleurs, ces cours sont dépendants des aléas du marché à terme et du cours du dollar.
- La part du coton dans le marché mondial des fibres textiles, face à la concurrence des fibres synthétiques. La hausse prévisible, à terme, des cours du pétrole devrait conduire à un regain d’intérêt pour le coton. Dans une moindre mesure, les questionnements autour de l’huile de palme pourraient quant à eux bénéficier à l’huile de coton.
En Afrique subsaharienne, la production est essentiellement issue de culture pluviale et sans OGM. Dans les zones les plus enclavées, le coton est souvent l’unique culture de rente et d’exportation à grande échelle dont la filière soit rentable. Les enjeux sont :
- Le développement rural, notamment dans les pays enclavés, favorisé par la production cotonnière dans les zones de savane.
- La contribution des petites exploitations familiales productrices de coton à la réduction de l’insécurité alimentaire, dans un contexte d'extrême vulnérabilité lié en particulier aux aléas climatiques, à la dégradation de la fertilité des sols et aux conflits avec l’élevage, ceci dans un contexte de fort accroissement démographique et d’urbanisation et d’augmentation de l’insécurité.
- Le rôle économique et social de la filière. Le coton permet l’obtention d’un revenu monétaire plus stable et moins spéculatif que d’autres productions, notamment vivrières, et génère de l’épargne et des investissements productifs. Il permet également le développement d’organisations de producteurs et l’élargissement de leurs fonction.
- Les avantages comparatifs de la production par rapport d’autres zones cotonnières, du fait de la récolte manuelle et d’un emploi modéré des intrants chimiques, qui constituent un potentiel de valorisation.
- La capacité d'adaptation technique, face aux évolutions et contraintes environnementales, sociales et économiques, pour améliorer le rendement et la productivité, et défendre la qualité de la production. La réponse aux aléas météorologiques est prépondérante en Afrique subsaharienne, où la culture est essentiellement pluviale et non irriguée.
- La poursuite des travaux de recherche pour l’amélioration des variétés et des techniques de culture, hypothéquée par la faiblesse des moyens des structures nationales de recherche agronomique et qui nécessite une coopération internationale (formation, appui scientifique et technique, approche régionale…).
- La qualité des produits, qui doit être adaptée aux usages visés : exigences qualitatives et commerciales de la fibre (caractérisation systématique, transparente et fiable, soutien aux Centres techniques régionaux déjà fonctionnels au Mali et en Tanzanie) ; adaptation pour une exploitation optimale des produits du coton pour l'alimentation (amélioration du contenu oléoprotéagineux des graines).
- L'adaptation aux demandes des consommateurs, de plus en plus attentifs aux conditions sociales, environnementales et économiques des filières de production : reconnaissance par des labels (coton équitable, coton bio, Cotton made in Africa, Better Cotton Initiative…).