Science en action 4 mars 2024
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PREZODE | Unir nos forces pour sortir de l’ère des pandémies
C’est un événement de haut niveau qui vient de se tenir, près d’un an après le lancement de l'initiative PREZODE. Organisée dans le cadre de la Présidence française du Conseil de l’Union européenne, cette conférence était l’occasion de réunir tous les partenaires scientifiques, opérationnels et politiques de l’initiative pour discuter des stratégies de prévention et de surveillance et dévoiler les recommandations issues des ateliers de co-construction organisés en 2021, en Europe et au-delà.
Pour Marisa Peyre, coordinatrice de PREZODE pour le Cirad et épidémiologiste, cette journée a été marquée par « un véritable consensus autour du changement de paradigme vers la prévention, ainsi que sur l’importance d’une cohésion mondiale et du rôle déterminant que peut jouer l’Europe dans cette structuration. »
Ce projet porte la promesse d’un changement de paradigme et il reconnaît le rôle crucial de la biodiversité dans l’émergence de maladies zoonotiques.
De l’importance de la co-construction
L’ambitieuse initiative combine production de connaissances et activités opérationnelles pour prévenir l’émergence de maladies zoonotiques. Elle compte aujourd’hui plus de 100 partenaires internationaux et l’adhésion de sept pays sur quatre continents.
PREZODE poursuit son développement à travers un processus de co-construction, porté notamment à l’International par le Cirad et l’IRD et qui a déjà impliqué plus de 1 500 acteurs issus de 122 pays.
Thierry Lefrançois, directeur du département Systèmes biologiques pour le Cirad et membre du Conseil scientifique français COVID-19, a rappelé, lors de cette conférence, que : « les mécanismes de prévention ne sont jamais aussi efficaces que quand ils sont co-construits et mis en œuvre de manière participative par les communautés et les décisionnaires locaux ».
Le Cirad a développé une expertise en matière de co-construction de ces mécanismes de prévention. L’établissement a ainsi contribué à plusieurs succès en la matière :
- L’évaluation du système indonésien d’information sur la santé animale qui place le personnel de terrain au centre du système (ISIKHNAS)
- L’évaluation nationale et régionale des systèmes de surveillance de la grippe aviaire sur 20 ans (REVASIA)
- Le programme européen RISKSUR qui portait notamment sur l’évaluation de l’acceptabilité des systèmes de surveillance avec par exemple l’acceptabilité par les chasseurs de la surveillance de la peste porcine classique en Allemagne.
Nous ne pouvons plus ignorer aujourd’hui que la santé humaine dépend de celle des animaux et de l’environnement.
Renforcer la coopération internationale
La co-construction et les approches ascendantes sont reconnues pour répondre efficacement et durablement aux enjeux de santé mondiaux. Elles doivent être intégrées dans les pratiques européennes de recherche et doivent guider les partenariats internationaux stratégiques dans le domaine de la prévention des pandémies.
Grâce à la recherche et aux approches participatives multi-acteurs, les nouvelles connaissances et les pratiques réussies doivent être capitalisées et partagées. La mise en réseau et la coopération internationales doivent être facilitées par des instruments nationaux et européens.
Malgré le développement de nombreux systèmes de surveillance et de préparation à la survenue de pandémies dans le monde au cours des deux dernières décennies, les pandémies continuent de se produire à un rythme plus rapide. La COVID-19 en étant la dernière illustration et le pire événement jamais vu.
Le concept d’une seule santé est globalement considéré comme essentiel pour mieux prévenir et contrôler les pandémies. Mais cette approche reste encore à un niveau théorique, avec des actions concrètes et efficaces limitées.
Ces états de fait rappellent qu’il est urgent d’agir dans le domaine de la prévention des maladies. Il est reconnu que les investissements dans la prévention sont 100 fois moins élevés que les coûts réels des mesures de contrôle.