Podcast | L’eau en partage – Climat, cultiver les solutions (5/6)

Vient de sortir 30 juin 2023
Le manque d’eau, lié aux épisodes de sécheresse et aux pluies irrégulières, devient de plus en plus pressant pour de nombreux territoires ruraux. En Tunisie, pour éviter des conflits d’usage et améliorer la gestion des ressources, le gouvernement s’est lancé dans un immense programme participatif. En intégrant pleinement les citoyens aux prises de décisions, l’objectif est d’améliorer l’efficacité des politiques publiques et d’encourager une gestion communautaire de l’eau. De quoi inspirer l’autre côté de la Méditerranée ?
La Tunisie est un pays classé « pauvre en eau ». Les ressources hydriques du pays sont évaluées à environ 350 m3 par habitant et par an. Selon l'indicateur de Falkenmark, un pays est considéré en pénurie d'eau lorsqu'il n'atteint pas les 1000 m3 par habitant et par an. © O. Chartron, Cirad

La Tunisie est un pays classé « pauvre en eau ». Les ressources hydriques du pays sont évaluées à environ 350 m3 par habitant et par an. Selon l'indicateur de Falkenmark, un pays est considéré en pénurie d'eau lorsqu'il n'atteint pas les 1000 m3 par habitant et par an. © O. Chartron, Cirad

Intervenant·es :

  • Emeline Hassenforder, chercheuse au Cirad en ingénierie et évaluation des démarches participatives dans le domaine de la gouvernance de l'eau et des territoires
  • Chamseddine Harrabi, ingénieur en chef en génie rural, eaux et forêts et coordinateur du projet PACTE pour la Direction de l’Aménagement et de la Conservation des terres agricoles au Ministère tunisien de l'agriculture, des ressources hydrauliques et de la pêche

Sur plusieurs territoires ruraux tunisiens, le manque d’eau croissant met à mal les activités agricoles. Les risques de conflits entre l’agriculture et l’usage domestique sont en forte hausse. Pour faire face, le gouvernement tunisien a lancé en 2017 un programme d’adaptation au changement climatique des territoire vulnérables : PACTE.

Le programme PACTE se centre sur cinq des 24 gouvernorats tunisiens. Son objectif est d’améliorer la gouvernance des ressources naturelles sur ces territoires, en mettant au cœur de son action la participation citoyenne. Toute une ingénierie de la participation a été mise en place, permettant de recueillir des milliers de propositions de la part des populations.

Si l’intégration d’un grand nombre de parties prenantes paraît alourdir les processus de décisions, elle garantit en revanche une meilleure acceptation et efficacité des politiques publiques. Les précédentes étaient en effet jugées trop descendantes et mal mises en œuvre au niveau local, car inadaptées aux réels besoins du terrain. En favorisant l’écoute et l’échange avec les communautés, les obstacles à l’implémentation des politiques publiques s’évaporent peu à peu, et la confiance en l’administration publique est renouvelée. 

Avec le changement climatique, ces décisions politiques auront un impact majeur dans les années à venir, et ce sur l’ensemble du territoire méditerranéen. Le sud de la France ou de l’Italie auront intérêt à s’inspirer des réussites du programme PACTE en matière d’ingénierie participative et de gestion communautaire des ressources naturelles. 

Nourrir le vivant, le podcast du Cirad

La population mondiale devrait atteindre dix milliards de personnes en 2050, faisant bondir la demande en produits agricoles. Or, nos approches conventionnelles de la production et de la consommation ne permettent pas de répondre durablement à cette augmentation. Entre pollution, perte de biodiversité, réchauffement climatique… comment ne pas scier la branche sur laquelle nous sommes assis ? Ce défi, colossal, nous impose de changer radicalement notre rapport au vivant. À travers son podcast Nourrir le vivant, le Cirad vous emmène à la découverte de territoires et populations qui réinventent leur agriculture. Accompagnés de scientifiques, agricultrices, formateurs, étudiantes, éleveurs, découvrez la force de transformation des systèmes agricoles, de la production alimentaire à l’emploi, en passant par la santé des écosystèmes.

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