Développer les cultures associées pour les chaînes de valeur agroalimentaires et la fourniture de services écosystémiques en Europe et dans les pays du Sud - INTERCROPVALUES

Enjeux

L’intercropping (ou culture associée en français) est une pratique agroécologique de diversification des cultures correspondant à des mélanges d'espèces de cultures arables sur la même surface de sol. Cette pratique constitue un système agricole ancien, encore largement pratiqué par les petits exploitants en Chine, en Inde et en Afrique. Elle est reconnue depuis longtemps comme un moyen d'améliorer la durabilité de la production agricole en situation sans intrants. Cependant, malgré ses avantages, la diversification des cultures dans l'agriculture moderne et notamment la pratique de cultures associées sont entravées par divers obstacles techniques, organisationnels et institutionnels le long des chaînes de valeur.

Le projet IntercropValuES s’appuie sur les résultats du projet H2020 ReMIX et des partenaires européens, et a été élargi vers des partenariats avec des pays du Sud (partenaires du Cirad).

Descriptif

Le projet s’appuiera à la fois sur de la recherche scientifique pour mieux comprendre et modéliser le fonctionnement des cultures associées et sur une analyse détaillée des verrous et leviers au niveau de la chaîne de valeur pour identifier des solutions crédibles pouvant être adoptées par les agriculteurs et les acteurs impliqués sur l’ensemble de la chaîne, y compris les acteurs de la transformation des produits agricoles.

À cette fin, ce projet multidisciplinaire d’une durée de quatre ans s’appuiera sur une méthodologie multi-acteurs et rassemblera des scientifiques et des acteurs locaux représentant les divers maillons de la chaîne de valeur agroalimentaire au travers de 13 cas d’étude locaux.

IntercropValuES organise ses activités autour des six objectifs spécifiques suivants :

1. accompagner la conception de filières agroalimentaires localement pertinentes, légitimes et innovantes, à travers 13 cas d’étude de co-innovation ;
2. comprendre le fonctionnement et les interactions entre les génotypes des espèces associées, leur gestion et le pédoclimat permettant la sélection d'idéotypes compatibles et l'optimisation des machines agricoles et des stratégies de gestion pour maximiser la productivité et la fourniture de services écosystémiques, notamment avec une meilleure santé des sols et une atténuation des gaz à effet de serre (via des expériences sur 15 sites pré-identifiés) ;
3. produire de nouvelles connaissances, des méthodes et des outils améliorés pour la gestion des cultures associées et l'évaluation de leurs performances et de leur rentabilité ;
4.  expliciter les performances des cultures associées à travers de la modélisation de leur fonctionnement et prédire leurs performances en situation de changement climatique ;
5. analyser la qualité technologique et sanitaire des cultures associées, notamment des graines issues des mélanges céréales-légumineuses, leurs qualités fonctionnelles pour la transformation des aliments et les nouveaux produits proposés ;
6. identifier les principaux obstacles, freins et leviers au niveau de la chaîne de valeur pour proposer des solutions permettant de stimuler leur développement en Europe, et identifier de nouvelles opportunités de marché et des solutions pour augmenter la valeur ajoutée économique pour les agriculteurs.

Le Cirad réalisera des travaux en France métropolitaine (transformation agroalimentaire et modélisation agronomique), à La Réunion et au Mozambique (cas d’étude) et au Sénégal et Zimbabwe (génétique, agronomie et sciences du sol).

Résultats attendus

13 études de cas dans 10 pays.