Agriculture : un projet pour réduire la fracture numérique en Afrique de l’Ouest - FRACTURE NUMÉRIQUE

Enjeux

Réseaux sociaux et applications numériques sont de plus en plus utilisés dans le monde agricole. En Afrique de l’Ouest, ces technologies constituent un levier de développement économique et social à important potentiel. Le numérique commence à se mettre au service de l’agriculture familiale en contribuant au désenclavement, en renforçant les capacités de pilotage et de mise en marché des produits, et en rendant l’agriculture attractive pour les jeunes. Mais il présente aussi un ensemble de risques : accaparement des données, écart entre développement et besoins, inégalités d’accès, creusement des disparités entre zones rurales et urbaines, entre agriculture industrielle et agriculture familiale, etc. Ainsi existe-t-il d’ores et déjà des disparités d’accès et d’usages des technologies et services permis par le numérique en Afrique de l’Ouest, on parle alors de « fracture numérique ».

Descriptif

Le projet Fracture numérique a été lancé en novembre 2021 dans trois filières agricoles aux enjeux variés : le maraîchage au Bénin, la filière cacao en Côte d’Ivoire et la collecte du lait au Sénégal. Il vise à caractériser la fracture numérique : les différents usages des technologies numériques en Afrique de l’Ouest et les facteurs qui ralentissent ou favorisent leur essor en agriculture. À l’aide d’enquêtes de terrain et d’entretiens individuels et collectifs, il s’intéresse aussi aux causes et aux conséquences de ces disparités d’usages pour les actrices et les acteurs de ces filières. Financé par le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, ce projet est porté par le Cirad avec le soutien de #DigitAg au travers du réseau international mis en place dans le cadre de l’Institut Convergences Agriculture Numérique.

Résultats attendus

La diversité de cas étudiés nous permettra d’acquérir une vision d’ensemble des problématiques liées au numérique afin d’en tirer des leçons transversales. Celles-ci seront alors restituées à travers des ateliers collectifs afin de renforcer la capacité des acteurs du numérique concernés à produire des outils et services numériques pertinents et adaptés aux capacités des agriculteurs et aux contraintes locales. 

Dans la filière du maraîchage pour les centres urbains du Bénin, les producteurs et productrices n’utilisent pas d’outils numériques spécifiques, bien que beaucoup d’entre eux se servent des réseaux sociaux pour vendre leurs produits ou échanger des conseils . Il s’agira de déterminer si un usage avancé du numérique pourrait améliorer la capacité des producteurs à accéder au marché, à acquérir des connaissances ou à développer leur réseau. 

La filière cacao en Côte d’Ivoire est très verticale, avec un marché caractérisé par plusieurs centaines de milliers de producteurs pour seulement quelques gros acheteurs. L’étude visera notamment à déterminer si le numérique renforce le pouvoir des multinationales qui achètent les fèves de cacao ou s’il peut bénéficier aux petits planteurs qui tirent le plus gros de leurs revenus de cette culture de rente.  

Dans la filière lait du Sahel sénégalais, les éleveurs associés à la Laiterie du Berger se sont approprié plusieurs outils numériques pour la collecte du lait, les paiements ou encore la vente d’aliments destinés aux vaches . L’étude s’appliquera notamment à comparer la situation des éleveurs associés à cette laiterie à ceux qui n’y sont pas affiliés. L’espoir, à terme, est de contribuer à un développement inclusif et durable de ces technologies pour le plus grand bénéfice des agricultrices et des agriculteurs.