Enjeux
Plus de 70 % des cas de maladies infectieuses zoonotiques émergentes sont d'origine sauvage. Les betacoronavirus (beta-CoVs), dont certains animaux sauvages tels que les chauve-souris sont les réservoirs naturels, provoquent chez l’homme des infections respiratoires sévères, voire mortelles. Les connaissances et données sur les réservoirs animaux, ainsi que sur les facteurs culturels, sociologiques et écologiques qui expliquent le passage des beta-CoVs à l’homme sont limitées.
Au Cambodge, la consommation de viande d’animal sauvage est courante et les marchés d’animaux vivants représentent une source importante d’approvisionnement. Cette pratique soulève ainsi un problème sanitaire : celui de la transmission potentielle d'agents pathogènes des animaux aux humains, qui peut mettre en péril des systèmes de santé publique déjà faibles.
Descriptif
Le projet s’articule autour de quatre axes de travail interconnectés :
- identifier et analyser les principales chaînes commerciales des espèces sauvages dans deux zones pilotes du Cambodge ;
- analyser les pratiques et les perceptions en matière de consommation de viande d'animaux sauvages ;
- documenter et quantifier la présence et la diversité des betacoronavirus dans la viande d'animaux sauvages, et identifier les vecteurs d'infection animale et d'exposition humaine ;
- élaborer un cadre méthodologique pour la détection précoce des transmissions virales de la faune sauvage à l'être humain, en utilisant les résultats des trois autres axes de travail.
Un tel système pourrait ensuite être étendu à d'autres pays et continents, y compris l'Afrique, qui constitue également une zone à risque d'émergence pour les maladies zoonotiques.
Résultats et impacts
- Les connaissances des pathogènes circulant sur la faune sauvage, les espèces, les pratiques et les personnes à risques, ainsi que les capacités de diagnostic des laboratoires partenaires sont améliorées.
- La surveillance des contagions de la faune sauvage vers l’homme et l’information des populations à risque sont renforcées.
- L’intensité des pratiques à risque, vectrices d’infection par les Betacoronavirus est réduite.
- L’émergence de nouvelles souches sur le long terme est surveillée et la biodiversité est mieux protégée.
Le projet ZooCov, déployé durant un an et demi au Cambodge, avance ses principaux résultats, fondements de la mise en place d’une surveillance intégrée des maladies émergentes. Lancé au début de la pandémie de Covid-19 sur un financement de l’ANR, il constitue un exemple concret des bénéfices de l’approche One Health, indispensable pour prévenir l’émergence de nouvelles maladies et de potentielles futures pandémies. Facteurs clés de ses réussites : une collaboration internationale multidisciplinaire de dix-sept partenaires et le soutien des ministères cambodgiens de l’Agriculture, de l’Environnement et de la Santé.
Partenaires contractuels
Institut Pasteur du Cambodge, Wildlife Conservation Society, Institut de recherche pour le développement (IRD), Université de Hong Kong, Fauna and Flora International