Développement d'un maraîchage périurbain agroécologique encourageant le mutualisme entre les acteurs des territoires - MARIGO

Le projet MARIGO concerne la transition agroécologique des pratiques maraîchères en zones périurbaines qui contribueront à une transformation durable et productive de l'agriculture et des systèmes alimentaires de la Côte d'Ivoire. Coordonné par le Cirad, il est financé par l’Union européenne dans le cadre du programme DeSIRA.
Le projet MARIGO concerne la transition agroécologique des pratiques maraîchères en zones périurbaines. Ici, à Korogho (Côte d’Ivoire), l’un des quatre sites du projet © Cirad
Le projet MARIGO concerne la transition agroécologique des pratiques maraîchères en zones périurbaines. Ici, à Korogho (Côte d’Ivoire), l’un des quatre sites du projet © Cirad

Le projet MARIGO concerne la transition agroécologique des pratiques maraîchères en zones périurbaines. Ici, à Korogho (Côte d’Ivoire), l’un des quatre sites du projet © Cirad

Enjeux

Les légumes les plus consommés en milieu urbain en Côte d’Ivoire sont l’oignon, l’aubergine africaine, le gombo, la tomate, le piment, la ciboule, le chou et les légumes feuilles. La production maraîchère nationale représentait environ 700 000 tonnes en 2013 avec 161 000 hectares de cultures pluviales et irriguées. Aujourd’hui, cette production maraîchère serait à peine plus élevée que celle des années 1995-2000 qui était de 800 000 tonnes. Elle est insuffisante pour répondre à la demande d’une population en forte augmentation (2,6 % en 2014) et urbanisée. C’est pourquoi le pays continue d’importer régulièrement des légumes. Sur le plan qualitatif, la disponibilité en produits diversifiés et sains est également un enjeu majeur dans une perspective de sécurité alimentaire et d’évolution des habitudes des consommateurs urbains. Une des ambitions du projet MARIGO est de contribuer à cette diversification en promouvant des légumes locaux connus pour leurs richesses nutritionnelles, produits dans des systèmes de culture adaptés aux niches agroécologiques et répondant aux attentes des acteurs des territoires.

Descriptif

Les activités du projet MARIGO sont :

  • la mise en place d’une plateforme multi-acteurs (producteurs, partenaires privés, pouvoirs publics, société civile et consommateurs) permettant le partage d’informations, l’identification des solutions innovantes basées sur le mutualisme et la recherche d’un consensus pour leur mise en œuvre ;
  • la co-conception de systèmes de production maraîchers agroécologiques et résilients via une mise en commun des acquis des projets antérieurs, des connaissances pluridisciplinaires (santé des plantes et des sols, qualité post-récolte) et des innovations issues du projet ;
  • l’accompagnement des acteurs impliqués dans la transition agroécologique des systèmes de productions maraîchers à travers des actions de formation et de démonstration dans des écoles, des centres de formations professionnelles et des fermes pilotes ;
  • le renforcement des systèmes de production maraîchers agroécologiques à travers des plaidoyers auprès des décideurs publics, la communication auprès des acteurs de la société civile et le développement de modules des formations académiques ;
  • l’évaluation de l’impact environnemental de ces nouvelles pratiques agricoles à travers le suivi des indicateurs de la santé des sols, des plantes et de la qualité des produits ;
  • l’élaboration d’une charte de qualité dans une perspective de labellisation biologique nationale des produits locaux et des réseaux d’agriculteurs.

Résultats attendus

Les principaux résultats et produits du projet MARIGO sont :

  • la mise en place d’une plateforme multi-acteurs pérenne sur l’agroécologie maraîchère ; 
  • douze maraîchers leaders dans chacun des quatre sites d’étude formés à l’agroécologie, huit jeunes chercheurs (thèses) et douze ingénieurs (stage de fin d’étude) sont également formés aux outils et techniques de l’agroécologie ;
  • un réseau d’agriculteurs labellisés engagés (dans le respect d’une charte locale de bonnes pratiques agroécologiques voire biologiques) est créé, ainsi qu’un comité national représentatif des acteurs de la filière maraîchère pour la définition, l’attribution et le respect d’un label biologique ivoirien ;
  • des équipements pilotes de conservation post-récolte sont développés, des clips audio/vidéo, des manuels d’utilisation et des guides de bonnes pratiques agroécologiques sont produits et disponibles pour les acteurs ;
  • des modules de formations académiques et professionnelles sont développés à l’intention des universités, des écoles et des centres de formation agricoles ; 
  • un catalogue variétal d’espèces maraîchères locales adaptées aux conditions environnementales de la Côte d’Ivoire est produit ;
  • des connaissances pluridisciplinaires en santé des plantes, santé du sol, technologie post-récolte, analyse de cycle de vie et socio-économie des systèmes de production maraîcher sont produites.
Partenaires contractuels : Agence nationale d’appui au développement rural (Anader) ; Association française de coopération internationale pour le développement agricole (Fert) ; Institut européen de coopération et de développement (IECD) ; Association Nitidae, Université Felix Houphouet Boigny - Centre d'excellence africain sur les changements climatiques, la biodiversité et l’agriculture durable, Université Peleforo Gon Coulibaly, Université Nangui Abrogoua ;  Centre national de recherche agronomique de la Côte d'Ivoire (CNRA).
L'initiative DeSIRA
L'initiative DeSIRA (Development Smart Innovation through Research in Agriculture, en français : Innovation intelligente pour le développement par la recherche en agriculture) est portée par la direction générale des Partenariats internationaux de la Commission européenne (DG INTPA, anciennement DG DEVCO) et est cofinancée par d’autres organisations, telles que des agences nationales de développement européennes – dont l’AFD, la Fondation Bill & Melinda Gates... Elle ambitionne de renforcer les partenariats de recherche (Europe et Sud), en vue de promouvoir l'innovation pour appuyer la transformation des systèmes agricoles et alimentaires pour faire face aux défis globaux (climat, biodiversité, sécurité alimentaire).
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