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Coopération et monde d’après - COMPAR
Enjeux
La crise sanitaire mondiale a profondément perturbé la vie quotidienne, les interactions sociales, les déplacements, ainsi que les modalités de travail et d'enseignement à l'échelle planétaire. Les perturbations varient selon les pays et les régions, mais elles ont été universelles dans leur impact sur la société.
Le monde de la recherche n'a pas été épargné. Le présentiel bénéficie aux projets et aux collaborations scientifiques : les réseaux se tissent et les idées émergent au fil des colloques, des réunions de travail, des missions de terrain, des analyses collectives de données. La science s’appuie sur des pratiques de collaboration, d’échanges et de confrontations d’idées sur des périmètres géographiques que les moyens de la globalisation ont élargis, le plus souvent sans remise en question des habitudes de travail en présentiel jusqu’à l’émergence de la Covid-19.
Selon les consignes nationales déployées et les moyens disponibles, chaque microsociété, chaque collectif, s’est adapté à un nouveau mode de travail sous contrainte, tout en profitant d’un essor des offres technologiques. Le distanciel mis en place dans l’urgence questionne les conditions d’efficience et d’évolutions souhaitables de la recherche en partenariat au Sud, tout en étant source de créativité pour la poursuite des activités.
En parallèle, la crise sanitaire a affecté les systèmes alimentaires avec un impact sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations. Elle a mis en évidence les vulnérabilités des chaînes d'approvisionnement, même si l'ampleur des perturbations varie considérablement au niveau mondial. Ces vulnérabilités sont encore démontrées dans le contexte sécuritaire tendu de certains pays et par les conséquences de la guerre en Ukraine.
Plus que la crise sanitaire elle-même, c'est l'ensemble des mesures de restriction mises en place qui ont exacerbé des dysfonctionnements multiples, notamment dans les systèmes alimentaires : fermeture des commerces et lieux de restauration, modification des pratiques d'achat, ont engendré des problèmes de malnutrition, une dynamisation des productions locales et circuits courts, un essor de la livraison à domicile.
Les chaînes d'approvisionnement alimentaire ont été affectées par la fermeture des frontières et les restrictions du transport aérien. Les restrictions et les baisses d’activités dans des secteurs fortement touchés par la crise ont modifié l'offre et la demande, et donc les prix des denrées alimentaires, et réduit la consommation.
Descriptif
Les différentes dimensions qui sont explorées par le projet CoMPAR s’articulent autour :
- Des modalités de fonctionnement et les outils collaboratifs mobilisés des dP (composante 1) ;
- Des modalités de formation et de renforcement des compétences (composante 2) ;
- Du renforcement de capacités et d’appui à des systèmes alimentaires durables et ancrés localement (composante 3).
Chacune de ces composantes comporte plusieurs objectifs spécifiques.
Composante 1 : Fonctionnement et outils des collectifs de recherche : Formuler des recommandations sur les modalités de partenariat, élaborer et confronter des outils capitalisant sur des adaptations durables développées pendant la crise sanitaire et mobilisables face à d’éventuelles crises à venir.
- Au moyen d’analyses de cas menées sous forme d’ateliers participatifs à l’échelle d’un dP, révéler les changements, singuliers ou partagés, survenus dans le fonctionnement et l'animation de collectifs de recherche au Sud ;
- Par la conduite d’entretiens individuels semi-directifs intégrant l’ensemble des participants d’un même dP et d’une enquête en ligne informés par les résultats des ateliers, caractériser plus finement les retours d’expérience et recenser les innovations, les écueils, les suggestions ;
- Développer, évaluer, améliorer et enrichir des outils numériques adaptés à des modalités de fonctionnement et d’animation responsables.
Composante 2 : Formation et développement des compétences : Formuler des recommandations sur les modalités de formations et de renforcement de capacités, et élaborer et mettre en place une formation de formateurs capitalisant sur des adaptations durables développées pendant la crise sanitaire et mobilisables face à d’éventuelles crises à venir.
- Grâce aux analyses de cas menées sous forme d’ateliers participatifs à l’échelle d’un dP, mettre en lumière les évolutions survenues dans la manière dont les formations et le renforcement des capacités ont été délivrés au Sud ;
- Par le biais d’entretiens individuels semi-directifs intégrant l’ensemble des participants d’un même dP, recenser des innovations, des écueils, des suggestions issus d’expériences et d’initiatives individuelles dans la dispense de formations et de renforcement de capacités ;
- Construire, organiser, conduire et évaluer une formation de formateurs au Sud.
Composante 3 : Analyse de l’organisation et de la structuration des systèmes alimentaires. Produire des notes d’orientation politique contribuant à améliorer la résilience des systèmes alimentaires face aux différentes crises à l’œuvre et potentiellement à venir (sanitaires, alimentaires, sécuritaires, énergétiques, etc.).
- Produire des connaissances pré-crise sanitaire sur la manière dont les initiatives d’action publique de soutien à l’agroécologie ont pu influer sur la résilience de systèmes alimentaires ;
- Caractériser l’impact de la crise sanitaire sur les systèmes alimentaires territoriaux en termes d’innovation et d’accès aux aliments;
- Valoriser les connaissances précédentes dans le cadre d’ateliers prospectifs impliquant des acteurs locaux.
Objectif spécifique transversal : élargir le cercle de la consultation
Ajouté aux 3 premiers objectifs spécifiques, cet objectif spécifique transversal s’attache à assurer la dissémination des recommandations et outils adaptés et durables à mobiliser face aux différentes crises.
- Collecter des réflexions générales sur des retours d'expériences concernant les effets de la crise sur les modalités de partenariat, la dispense de formations et les systèmes alimentaires ;
- Conduire une analyse comparative des changements survenus dans les modalités de travail et de formation survenus au Nord ;
- Créer une communauté de pratiques au Sud en capitalisant les outils et modalités et pratiques durables de travail et de formation ;
- Structurer une communication s'appuyant sur les recommandations et les outils produits.
Résultats attendus
A l’échelle du dP, la mobilisation de l’intelligence collective offre aux participants l’opportunité d’une mise en perspective des changements induits par la crise, et libère la créativité au service de l’identification de solutions innovantes. Ce moment privilégié, hors des sollicitations habituelles, favorise la libre expression individuelle dans un climat bienveillant et constructif, tout en renforçant la cohésion du collectif.
Dans un second temps, la confrontation des données issues de l’ensemble des ateliers permettra de dégager les tendances partagées ainsi que les innovations particulières. Les collectifs de dP sont alors de nouveau sollicités, certains des participants des ateliers précédents étant invités à contribuer à un atelier inter-dP visant à mettre en commun et enrichir, par des regards croisés, les apports précédents. Ceci permettra de faire émerger une diversité de solutions complémentaires, singulières ou génériques, innovantes et éprouvées, représentatives d’une pluralité de situations au Sud.
Une 3e étape concerne la conduite d’entretiens semi-directifs et d’une enquête en ligne s’appuyant sur les observations issues des ateliers introspectifs et inter-dP et visant à prolonger les consultations et élargir le cercle des participants.
Enfin, dans une quatrième phase, les collectifs des dP seront associés à la formulation des documents d’aide à la décision (recommandations et bonnes pratiques) qui seront produits dans le cours du projet et mis à disposition de la communauté. Cette démarche permettra de garantir que les livrables ainsi produits sont acceptables et adaptés par rapport à leurs réalités locales. Ces collectifs seront également contactés en priorité pour bénéficier des actions de renforcement des capacités mises en place dans le cadre ou à la suite du projet.
Sur le plus long terme, l’ambition de ce projet est de rendre le dP encore plus résilient et cohésif face à l’émergence de nouvelles crises, sanitaires, sécuritaires, économiques ou environnementales.