L’importance de l’agriculture et des systèmes alimentaires pour le climat est documentée par le GIEC. Ces secteurs représentent 37 % des émissions de gaz à effet de serre au niveau mondial. Dans le même temps, le secteur des terres, via la végétation et les sols, est un puits de carbone important, séquestrant 29 % des émissions totales de gaz à effet de serre. Pourtant, ces questions sont récentes au sein des arènes de négociations internationales.
Le Cirad sera présent à la COP27 en tant qu’observateur des négociations, et également à travers l’organisation d’événements communs avec ses partenaires français, européens et du Sud. L’occasion de faire valoir des résultats de recherche importants auprès des politiques et des participants de la COP : négociateurs, délégations pays, divers observateurs tel que les ONG ou les médias, etc. Notamment sur l’impact des changements climatiques sur les activités agricoles, l’adaptation de l’agriculture et des systèmes alimentaires aux changements climatiques, ainsi que leur participation aux processus d’atténuation, en particulier dans les pays tropicaux et méditerranéens.
L’agriculture et l’alimentation enfin à l’agenda des négociations de la COP climat
La COP27 verra, pour la première fois dans l’histoire de la Conférence des parties sur le climat, l’avènement d’un pavillon sur les systèmes alimentaires. Il sera aussi question cette année de l’aboutissement du processus de Koronivia, qui doit potentiellement déboucher sur des engagements étatiques dans le secteur agricole. Des négociations depuis longtemps attendues pour un secteur à la fois victime et porteur de solutions face aux changements climatiques.
Le Cirad avec ses partenaires a activement contribué au processus sur quatre thématiques : carbone, santé et fertilité des sols ; fertilisation organique ; sécurité alimentaire et dimensions socioéconomiques des changements climatiques dans le secteur agricole ; systèmes d'élevage et agropastoraux.
L’agriculture a longtemps été la grande oubliée des négociations internationales sur le changement climatique. Le secteur est pourtant clé, à la fois en en termes d’émissions de gaz à effet de serre, d’atténuation et d’adaptation. Les questions agricoles ont finalement été considérées au travers de l’action conjointe de Koronivia. Ce processus peu connu, auquel le Cirad a activement contribué, est désormais achevé. Tout l’enjeu aujourd’hui est de lui donner une suite pour que l’agriculture et l’alimentation ne soient plus ignorées dans le contexte très actuel du dérèglement climatique.
Pour le Cirad, ces questions ne peuvent plus attendre : l’agriculture dans les pays méditerranéens et tropicaux est particulièrement impactée et a besoin de soutien de la part des politiques publiques. Par ailleurs, ces zones souffrent également d’un déficit de connaissances auquel il faut remédier, à grand renfort d’investissements dans la recherche.
La COP de l’Afrique
Surnommée la COP de l’Afrique, la COP27 sera tournée vers la solidarité Nord-Sud, avec des attentes fortes de la part des pays du Sud. Il sera aussi question de l’adaptation de l’agriculture face aux sécheresses qui se multiplient.
Quelles solutions pour l’agriculture face aux épisodes de sécheresses de plus en plus récurrents ? Pour le Cirad, confronté depuis longtemps à ce problème dans ses recherches en partenariat dans les pays du Sud, la question est désormais cruciale avec le changement climatique.
Une connexion à établir avec la COP15 biodiversité et les enjeux de santé
Les questions sanitaires sont directement liées aux impacts, par exemple, des changements climatiques sur les rendements agricoles. Mais la biodiversité y joue également un rôle important : la diversité cultivée sert notamment de levier de résistance à la sécheresse pour de nombreux agriculteurs du Sud, et assure une richesse nutritionnelle dans les assiettes.
Sécheresses, canicules, tempêtes, inondations… Le changement climatique menace la production agricole d’une bonne partie de la planète, et l’alimentation des plus vulnérables. Pour y faire face, les agriculteurs et agricultrices doivent puiser dans la richesse offerte par la biodiversité cultivée. Les scientifiques du Cirad et leurs partenaires se tiennent à leurs côtés grâce à une expertise unique sur la diversité et la capacité adaptative des plantes tropicales.
Afin de répondre à ces enjeux de manière systémique et efficace, le Cirad plaide pour un rapprochement entre la COP climat, les COP biodiversité et désertification, tout en considérant les enjeux sanitaires qui en découlent. Les terres doivent être appréhendées comme un secteur de convergences des conventions internationales.