L’expertise du Cirad mobilisée pour le développement et la formation agricoles en Angola

La République d’Angola est aujourd’hui pour la France un pays prioritaire de coopération, notamment dans les domaines de l’agriculture et de la formation agricole. En 2014, la chute des cours du pétrole, qui représente alors 75 % de l’économie nationale, a plongé l'Angola dans la récession. Le nouveau président angolais, Joao Lourenço, élu en 2017, mise notamment sur l’agriculture pour diversifier l’économie du pays et réduire ses importations alimentaires. Le potentiel de développement agricole du pays est considérable. Dans ce contexte, Didier Guillaume, ministre français de l’Agriculture et de l'Alimentation, accompagné d’une délégation dont Michel Eddi, PDG du Cirad a fait partie, s’est rendu récemment en République d’Angola.

Selon le ministre, « formation des jeunes et échanges économiques sont les priorités de cette coopération. » Le Cirad sera étroitement impliqué. L’établissement interviendra avec Agreenium dans le cadre de la formation des cadres, doctorants, chercheurs, ingénieurs et techniciens pour le développement des filières agricoles.

Lors de ce déplacement, Michel Eddi, accompagné de Denis Depommier, directeur régional du Cirad pour l’Afrique centrale, ont rencontré les principales institutions de la recherche et du développement agricole angolais :

• le ministère angolais de l’Agriculture et des Forêts (Minagrif) et trois de ses instituts : les Instituts de recherche agronomique et vétérinaire (IIA et IIV) et l’Institut national du café (INCA);
• le ministère de l’Enseignement supérieur, des Sciences, de la Technologie et de l’Innovation et ses centres nationaux de la recherche scientifique (CNIC) et de technologie (CTN);
• les Facultés d’Agriculture et de Médecine vétérinaire de Huambo;
• l’ISTAM, Institut supérieur de technologie agro-alimentaire de Malanje.

Les besoins de formation et de renforcement des compétences exprimés par ces institutions concernent les domaines de l’agro-alimentaire, des semences, de la santé animale et celle des plantes (épidémiologie, contrôle des maladies…), de la production animale y compris l’aquaculture, des bioénergies, de la gestion durable des ressources environnementales et les filières agricoles, alimentaires (céréales, légumineuse, fruits et légumes…) et commerciales – comme le café et le coton. Sur tous ces domaines d’étude et de production, l’appui à l’agriculture familiale – jusqu’à présent peu soutenue – doit être privilégié. L’AFD y apportera une contribution significative.

Au-delà de ces grandes thématiques –qui restent à décliner et prioriser - et des besoins de formation liés (professionnalisante, technique, académique), le Cirad apportera également un appui à la réflexion stratégique et programmatique des institutions et facilitera entre elles des synergies.

Un plan d’action franco-angolais, est en cours de développement. Des missions d’expertise et de diagnostic permettront de préciser les actions prioritaires identifiées. Cette coopération permettra également d’inscrire les partenaires angolais dans le réseau international du Cirad et de les associer à des dispositifs régionaux et projets structurants.