Leader mondial de la production de cacao, noix de cajou et hévéa, la Côte d’Ivoire peine pourtant à nourrir ses 29 millions d’habitants. La production de légumes est trop faible face à la demande conduisant à une hausse des importations. Dans ce contexte, la monoculture et l’utilisation des intrants chimiques atteignent leurs limites laissant la place à une transition vers des pratiques agroécologiques dont bénéficient un nombre croissant d’agriculteurs et d’agricultrices.
En diversifiant mes cultures, « je gagne toujours quelque part »
Ces derniers en récoltent déjà les fruits, faisant le constat depuis quelques années d’une production à moindre coût, de rendements en hausse ou encore d’un sol qui s’autofertilise.
« La diversification des cultures que m’apporte l’agroécologie me donne beaucoup de sécurité, s’enthousiasme Auguste Kouamé, agriculteur ivoirien. Je gagne toujours quelque part ».
C’est cet élan que le projet Marigo entend accompagner et dynamiser. Coordonné par le Cirad, il rassemble des scientifiques, des formateurs, des producteurs et des consommateurs afin de mutualiser connaissances et savoir-faire.
Un changement complet de système de culture
« L’agroécologie peut apporter des solutions disponibles immédiatement et localement, mais aussi durables », souligne Thibaud Martin.
Le projet permettra de partager de l’information, identifier des solutions innovantes pouvant être mutualisées et les mettre en œuvre.
Cheminer vers l’agroécologie nécessite de renforcer les compétences. Il s’agit d’un changement complet de système de culture demandant des connaissances solides. Le projet accompagnera les agriculteurs et les agricultrices par des actions éducatives dans des écoles, des centres de formation professionnelle et des fermes pilotes au sein de quatre sites. Il intègre en particulier quarante-huit maraîchers pratiquant une agriculture diversifiée.
Il s’agira aussi de convaincre également les décideurs publics et la société civile de l’intérêt de renforcer les systèmes de production maraîchers agroécologiques et pourquoi pas de se diriger vers une labellisation biologique nationale des produits locaux et des réseaux d’agriculteurs. C’est d’ailleurs dans ce cadre que s’est tenue la première rencontre régionale des Systèmes participatifs de garantie (SPG) d’Afrique de l’Ouest et centrale du 20 au 23 février 2023 en Côte d’Ivoire. Cette rencontre était organisée par le Cirad avec l’appui de Nitidae et Agropolis Fondation. Elle a permis un échange de de connaissances et d’expériences à propose de la mise en place des SPG et de leur fonctionnement.
Participative et non marchande, la certification par système participatif de garantie repose sur l’évaluation par les pairs. En favorisant la mise en réseau des acteurs concernés au sein de territoires agricoles, elle s'inscrit dans une démarche de progrès. Focus sur cette dynamique soutenue par le Cirad et qui fait des émules jusque dans le secteur de la construction ou de l’énergie.
Prévu pour une durée de quatre ans et financé par le programme DeSIRA de l’Union européenne, Marigo est porté par un consortium de partenaires de la recherche et du développement.